• « Il nous convie à une ascèse, à une recherche, un élan. »

    Une exposition au musée de Draguignan est la première opportunité qui s'offre à Claude-Henry grâce au carnet d'adresses qu'il s'est confectionné à Tamaris et à Toulon. Début de l’été 2000, quelques mois seulement après Toulon, il accroche ses huiles joyeusement colorées à côté de l'austère armure du maréchal de France, François de Montmorency, pièce maîtresse du musée municipal de l'ancienne préfecture du Var. Au vernissage du 20 juin 2000, en présence du conservateur et de l’adjointe à la culture, il se présente en costume sombre, chemise blanche et nœud papillon, accompagné de Marie-Rose Masini, son élégante et impétueuse amie qui se distingue par son verbe haut et ses chapeaux exubérants.

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    Camaïeu définitif, huile sur isorel, 90*80 cm

    Durant l’exposition, il se fait photographier devant un « Camaïeu », issu d’une incroyable série de tableaux qui confrontent tonalités de vert et de bleu.

    Ce tableau avait attiré l’attention de Patrick Champourlier, professeur de lettres et poète (sous le pseudonyme de Jean Hourlier), alors que celui-ci visitait l'exposition de Toulon. Ce jongleur de mots qui pétrit et façonne la langue pour exprimer le tragique de la condition humain a mesuré toute l’ambivalence de la production du coloriste. Du peintre il dit qu’il « nous convie à une ascèse, à une recherche, à un élan. L’abstraction lyrique, dominante chez lui, ne récuse pas la géométrie. Ses compositions abstraites sont rigoureuses ; sa rigueur est souple, inventive, rythmée. »

  • En 2002, Jean Hourlier reproduit quatre tableaux de Claude-Henry Pollet dans son recueil de poèmes « L’Œil définitif » : deux « Camaïeux » aux tons graves et deux tableaux colorés, de la série « Le temps des cerises », avec leur rouge flamboyant. Il explique ce choix au journaliste Michel Caillard, de Ouest-France, « Il (Claude-Henry Pollet) pose et dispose ses couleurs sur les tableaux comme je pose et dispose les mots de mes poèmes, avec la même exigence de rigueur dans la composition, avec la même attention scrupuleuse aux échos, aux variations, à la rythmique ; il y a chez lui une prosodie lyrique de la couleur, chez moi un chromatisme sensuel du verbe. »


    Crédits photos

    Camaïeu initial, Camaïeu définitif : Cyrus Pâques​

    Pollet devant Camaïeu : D.R.

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    Jean Hourlier, L’œil définitif, suivi du texte de la conférence de l'auteur « Sur la poésie », peintures de Claude-Henry Pollet, Saint-Jean des Mauvrets, 2002 (ISBN 2-911587-93-6)
À côté de l’armure de François de Montmorency, Draguignan 2000